Chebec de 1735

Le chébec ( ou chebek) est un petit navire méditerranéen d'origine hispano-arabe qui servait pour le commerce ou la guerre principalement aux XVIIème et XVIIIème siècles avant de disparaître progressivement au XIXème siècle. Son allure, très caractéristique, en fait l’un des plus beaux navires méditerranéens de cette époque.

Sa forme est très élancée, et il est grée de voiles latines. Bien souvent armé de canons, il naviguait à la voile ou à la rame. Bien plus rapide que les brigantins et les galères, il prit de plus en plus d’importance. Il pouvait être armé d’une vingtaine de canons servis par 280 hommes d’équipages, ce qui fait du Chebec un solide navire de guerre et lui permettait d’attaquer à l’abordage, ce qui se faisait encore en Méditerranée au XVIIIème siècle.

La surface de voile pouvait atteindre 800 m² sur les chébecs de guerre. Ces navires rapides de 100 à 200 tonneaux étaient particulièrement taillés pour la course. Ils sont aussi très maniables et leur faible tirant d’eau leur permettait de s’approcher très près du rivage, voire de remonter de petits estuaires.

Ils étaient très populaires en Espagne, L’Armada Real en comptait 47 au milieu du XVIIIème siècle. La marine française quand à elle s’équipe de chébecs plus tardivement, après l’abandon des galères en 1748. Un petit nombre est construit, avec 9 lancements entre 1750 et 1759, puis 4 en 1762.

Bien qu’ils soient trop petits pour inquiéter un vaisseau de ligne ou même une frégate, les chébecs traversent néanmoins toutes les guerres du XVIIIème siècle et de l’Empire.

Les chébecs de commerce ne disparaissent que très tardivement. On en trouve encore plusieurs unités de 100 à 150 tonneaux au début du XXème siècle et le dernier ne disparaît qu’après la première guerre mondiale.

Je vais partir du modèle proposé par Amati pour réaliser un chebec sous pavillon français.

Le modèle de base est en effet décoré aux couleurs de l'ile de Malte, mais surtout les décorations sont simples et un peu grossières à mon gout.

Contenu du kit est très complet et de bonne qualité dans l'ensemble.

La fabrication est classique par double bordage en noyer sur couples et quille. Certaines pièces sont pré-découpées au laser dans des planches de noyer.

L'accastillage est principalement en laiton, les canons sont en alliage de métal, les poulies et colonnettes en buis, les drapeaux en soie.

Le plan du Chebec

Montage des couples sur la quille

La partie supérieure des couples est peinte en rouge.

Amati n'a prévu aucun aménagement de la partie arrière du pont principal.

On la voit en effet très peu et beaucoup de fabricants font au plus simple et économique, mais je préfère quand même ajouter une cloison et des petites portes.

Placage du pont principal:

Il y a une incohérence entre les instructions de montage et le plan. Les instructions proposent un placage du pont droit, comme sur beaucoup de navires.

Le plan quant à lui montre un placage qui suit les concours de la coque sur les cotés, mais droit au centre, ce qui correspond plus à la réalité des ponts des chebecs. J'ai pu vérifier l'information sur une nomenclature maritime du chebec "Le Requin".

Autre petit problème avec le design d'origine, les petits caillebotis sont tous parallèles les uns aux autres alors qu'ils devraient suivre la courbe de la coque.

J'ai donc du les repositionner et redécouper le pont, surtout pour les caillebotis avants.

Le placage du pont avec des baguettes en courbe n'est pas du tout évident et j'ai du le réaliser avant la pose du pont sur la structure de la coque.

Le pont étant légèrement plus petit que la structure, surtout sur l'avant (encore un défaut de chez Amati), je dois poser la première baguette du bordé afin de pouvoir finir le placage entre les couples.